Historique

La chapelle Notre Dame

En 1619, l'église du village de Dauphin ayant été jugée trop petite pour accueillir tous les fidèles, il est décidé de construire une chapelle. C'est à cette date que naît Notre Dame d'Hubages sur l'emplacement des ruines d'un sanctuaire bien plus ancien. Elles est régulièrement entretenue durant les siècles suivants. A partir de 1820, les pèlerinages et les processions se multiplient autour de la chapelle à l'occasion de diverses fêtes religieuses. C'est le cas le 1er mai, à a suite de l'épidémie de peste de 1721, et le 4 septembre pour la sainte Barbe, patronne des mineurs travaillant à Dauphin.

Victime de la crise d'anticléricalisme forcené qui sévit à Dauphin, à la suite de la loi de 1905 sur la séparation de l' Église et de l’État, la chapelle est abandonnée et tombe en ruine.  En 1925, son mauvais état conduit la commune à la désaffecter et à la mettre en vente. Un Nîmois se porte acquéreur pour la transformer en pavillon de chasse . Mais pris de remords, il revient sur sa décision et abandonne ses droits à l'abbé Honoré Reynaud, natif de Dauphin, qui était très attaché à ce lieu. L'abbé achète la chapelle le 3 janvier 1927 afin de garder la ruine comme lieu sacré. Il fait promettre de veiller à la sauvegarde de la chapelle sans jamais changer sa destination de lieu de culte. Lorsqu'il décède en 1955, il a pris soin de demander à ses héritiers (nièces et neveux) de ne la vendre qu'à M. Jean-Marie Léouffre en qui il avait toute confiance pour la préservation de ce lieu sacré.

En 1950 avec des pierres de la chapelle en ruine, un oratoire en l'honneur de N.D. d'Hubages est édifié sur le chemin suivi jadis par les processions, en bas du "chemin du rocher" .

En 1956, l'abbé Pierre Martel, alors curé de Mane desservant  Dauphin et fondateur en 1953 de l'association        « Alpes de Lumière », entouré d'un groupe de jeunes du pays dont son ami Jean-Marie Léouffre, décide d'entreprendre une action en vue de perpétuer le souvenir de cette chapelle et d'y célébrer le culte. Pour ce faire, il propose de dégager les ruines à l'exception de la petite chapelle latérale, côté sud, à  restaurer et à transformer en oratoire. Cet oratoire, décoré et pourvu d'un autel, allait permettre de célébrer à nouveau la messe sur le site de Notre Dame d'Hubages.

Du rêve au miracle...: Renaissance de la chapelle N.D. D'Hubages

Le projet ayant été accepté, il fallut chercher les moyens de réunir les fonds nécessaires à sa réalisation. A titre d'essai, Il est alors décidé de donner une fête champêtre dans ce sanctuaire. Après  qu'une  équipe de jeunes bénévoles du village, menée  par Pierre Martel et Jean Marie Léouffre (futur maire de Dauphin), eut débarrassé la ruine de sa végétation envahissante et dégagé les restes de murs encore debout, une fête inoubliable se déroule le 26 août 1956. La messe est célébrée devant la ruine. Les groupes folkloriques animent la journée avec des gardians de Camargue, des jeux champêtres et des danses folkloriques. Cette journée marqua la clôture du quatrième congrès annuel de l'association « Alpes de Lumière ».

Le lendemain de la fête, tous frais payés, une somme conséquente pouvait être attribué à la restauration de la chapelle. Encouragée par un tel succès, la jeunesse de Dauphin décide de poursuivre les années suivantes l’œuvre si bien commencée. Dès lors, il n'est plus question du petit oratoire, mais bien de restaurer l'ensemble de l'édifice.

L'année suivante l’association "Maintenance d'Hubages" est créée ; la célébration de la messe a lieu dans l'enceinte de la chapelle sans sa toiture. Les gardians de Camargue, les groupes folkloriques locaux acceptent de participer à ces grandes fêtes champêtres bisannuelles (le 1er dimanche de mai et le 3ème dimanche d'août). La population y vient toujours plus nombreuse.

Pierre Martel et Jean-Marie Léouffre sont des hommes du pays, connaissant parfaitement le territoire et ses coutumes. Particulièrement attachés à la langue du terroir, la messe est dite en provençal avec les chants traditionnels accompagnés par les tambourinaires. Le succès est tel que, rapidement en 1959, la toiture est refaite avec une charpente en bois et une couverture de tuiles provençales. Le premier mariage célébré en 1959 dans la chapelle restaurée, est celui de l'un des jeunes bénévoles.

En mai 1963, Jean-Marie Léouffre signe l'acte de vente de la chapelle avec les héritiers de l'abbé Reynaud.  Conformément au vœu exprimé, l'acte contient une clause particulière obligeant l'acquéreur de ne jamais changer la destination de ce lieu de culte.

La chapelle ainsi sauvée accueille depuis lors multitude de fêtes, mariages, baptêmes, enterrements, visiteurs locaux et touristes, concerts.....L'extérieur ombragé par de grands chênes séculaires permet la détente dans un calme serein.


La Vierge miraculeuse

C'est une statue en bois mesurant 58cm. Elle porte l'Enfant Jésus sur le bras gauche. Le bras droit a été surajouté. On y trouvait des traces de peinture or et ocre clair d'origine . Ses mains sont démesurément grandes. La couronne d'origine a disparu. Le buste se compose d'un simple tronc d'arbre grossièrement sculpté. Elle est l’œuvre d'un artiste du Moyen âge probablement de l'époque de l'invasion des Sarrasins.

Légende

La Vierge,  un jour enfouie sous les décombres  de ce modeste sanctuaire a été découverte par le mulet d'un paysan, en même temps qu'il y trouve une source d'eau pure. De fait, on lui a attribué le titre de « Vierge Miraculeuse » ce qui a déterminé le site  de construction de la chapelle N.D. d'Hubages (du provençal « Hubac », (le nord) en 1619 et confirmé l'existence d'un sanctuaire bien plus ancien.

 La source appartient maintenant à la propriété voisine.

Aventure de la statue

En 1925 pour pouvoir désaffecter la chapelle qui menace ruine, le ministre de l'intérieur et le sous secrétaire d’État des Beaux-Arts ordonnent  le transfert de la Vierge à l’Église de Dauphin, ce qui devait être fait le 14 août 1926. Mais, quelqu'un ayant devancé les ordres de l'autorité, l'avait vendu à vil prix à un antiquaire qui la destinait à un musée d'Avignon. Il fallut la racheter, ce qui ne fut pas une petite affaire. Après beaucoup de détours et de complications, elle revient à Dauphin où elle trône sur l'autel de droite en entrant, à la satisfaction de tous.

Depuis 1959, Jean-Marie Léouffre  transporte la Vierge Miraculeuse pour chaque office donné à N. D. d'Hubages . Cette coutume n'est plus pratiquée depuis son décès en 2008. La Vierge reste à l’Église de Dauphin. Toutefois, la grande fête champêtre organisée le 15 septembre 2019, a mis à l'honneur la statue transportée en procession depuis l’Église jusqu'à N. D. d'Hubages ( voir l'onglet sous Historique)

En 1997 suite à une souscription publique, la statue qui présentait un aspect de bois vermoulu et noircie est confiée aux ateliers Boeuf à Toulon pour une restauration. Elle sera redoré et peinte sous le contrôle de spécialistes des Beaux Arts ce qui lui donne son aspect actuel.

Une petite statuette d'argile réalisée selon le modèle de "vierge miraculeuse" est en vente au bénéfice de la chapelle.


fête 1956

Histoire actuelle

En 2010 une partie de l'ermitage de la chapelle a été restaurée pour permettre à sœur Christiane d'y vivre toute l'année. Elle est maintenant la gardienne de ce lieu. la chapelle reste ouverte, on peut venir s'y recueillir toute l'année.

Une autre tranche de travaux a été réalisée en 2020 afin de loger sœur Marie-Colette en accord avec l'évêque du diocèse et leur communauté

Sœur Marie-Colette et sœur Christiane

Une nouvelle statue

Pour combler le vide laissé à Hubages par La Vierge Miraculeuse, désormais à demeure à l'Église paroissiale de Dauphin, j'ai réalisé une Vierge à l'Enfant qui s'inspire de l'antique statue médiévale afin qu'elle reste dans la chapelle. Après avoir préparé de l'argile ramassée dans la colline proche, j'ai laissé mon cœur guider mes doigts.. la sculpture déjà bien avancée, l'argile encore souple, j'ai été freinée dans mon élan avant de réaliser les visages. Comme une évidence qui s'imposait à moi, la sculpture n'a pas besoin de visage : cette absence de visage lui donne tous les visages, elle ouvre vers le plus grand...

La sculpture d'argile est cuite juste à temps pour être bénite, puis installée solennellement sur son autel, lors du pèlerinage annuel qui a eu lieu le dimanche suivant le 15 août 2020.

Bien ancrée au sol, elle symbolise le lien de notre humanité à l'infiniment grand...

Mireille Chopin Léouffre

Notre-Dame d'Hubages, soyez notre réconfort !
Accueillez nos joies, nos peines et nos demandes.
Accompagnez-nous sur nos chemins de vie.

à l'atelier, l'argile est encore fraîche!